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Quintuple paradis et unique sanction Quintuple paradis et unique sanction
Le Créateur un jour étant en super forme Offrit au père Adam un cadeau pour lui plaire, Il était généreux, le présent fut énorme Il lui donna la vue avec le feu solaire. Et l’homme découvrit au cours de ses voyages L’admirable beauté de tous les paysages. Il contempla Venise, Cézanne, Botticelli, Tous les musées du monde s’ouvrirent à ses yeux, À Paris, Amsterdam, Londres, Madrid. Ébloui Il découvrit la femme cet être merveilleux.
Ecoute lui dit il, je te donne aussi l’ouïe, Le relief sonore, un monde mélodieux, Mozart et La Callas, Beethoven, Vivaldi, La valse et le tango qui te rendront heureux. Je te donne des sons de toutes les couleurs Ceux d’Asie, ceux du jazz, qui parlent à tous les cœurs. Puis tous les bruits de joie : le baiser dans le cou, Ce qu’on dit à l’oreille, aveux doux du plaisir, L’amour d’un bel enfant et ses charmants bisous, Le cri du nouveau né s’ouvrant à l’avenir.
Pour le nez il te faut acquérir l’odorat Le monde est fait d’odeurs que tu dois percevoir La rose, le lilas, même le réséda Sont d’effluves subtils, l’idéal encensoir. Il y a les parfums qui, vivants, s’évaporent, Les fumets de cuisine avant que l’on dévore, Puis les senteurs complexes qui flattent la narine L’ arôme capricieux des plantes et des fruits, Herbe fraiche coupée, pelure de mandarine Et l’odeur d’une peau où des lèvres s’appuient. Je sens ta gourmandise, je te donne le goût, Il tuera l’insipide et comblant tes papilles, Ta langue, ton palais auront souci de tout De l’amer cacao à la douce vanille, Du ragoût de grand-mère, aux huitres de Bretagne, Du foie d’oie délicat au jambon de campagne. Tu sauras par ta bouche acquérir la méfiance Tout ce qui n’est pas bon peut être dangereux Et tu découvriras si tu as de la chance Que le bonheur aussi est un met savoureux.
Je n’oublie pas tes mains, reçois donc le toucher. Le doux et le rugueux te seront accessibles, Du froid ou bien du chaud tu pourras t’informer, Les formes dans l’espace te seront perceptibles. Et en touchant l’objet des deux mains à la fois Tu différencieras la pierre d’avec le bois. Déplaisant ou soyeux tes doigts te le diront, Pointu ou arrondi, ils le diront aussi Et tu découvriras dans les sensations La chaleur de ta main dans celle d’un ami.
Voila les cinq leviers ouvrant des paradis ! Ils restent limités, n’en dévies pas l’usage Ils t’aideront sans cesse à jouir de la vie. Créateur généreux je veux un homme sage, Je l’avais créé bon mais je le sais capable De sortir du chemin et vers l’abominable D’avancer en nuisant aux êtres de la terre Haïssant, torturant, crachant le feu, le fer, Alors je fus contraint à devenir sévère Après ces paradis j’ai inventé l’enfer.
Olucinep 23 02 2012
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