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     LES MONTREURS de (Leconte de Lisle)
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Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Palmier
Envoyé le :  31/3/2008 7:28
Plume de platine
Inscrit le: 12/12/2005
De: Cévennes (France)
Envois: 2661
LES MONTREURS de (Leconte de Lisle)
Les Montreurs


Tel qu'un morne animal, meurtri, plein de poussière,
La chaîne au cou, hurlant au chaud soleil d'été,
Promène qui voudra son coeur ensanglanté,
Sur ton pavé cynique, ô plèbe carnassière !

Pour mettre un feu stérile en ton oeil hébété,
Pour mendier ton rire ou ta pitié grossière,
Déchire qui voudra la robe de lumière
De la pudeur divine et de la volupté.

Dans mon orgueil muet, dans ma tombe sans gloire,
Dussè-je m'engloutir pour l'éternité noire,
Je ne te vendrai pas mon ivresse ou mon mal,

Je ne livrerai pas ma vie à tes huées,
Je ne danserai pas sur ton tréteau banal
Avec tes histrions et tes prostituées.


Leconte de Lisle -


----------------
Avec mes amitiés

Alain

Pour voir mon site : Mes vers à moi

""A la cour, mon cher fils, l'art le plus nécessaire
N'est pas de bien parler, mais de savoir se taire !""
(Voltaire)

JOLICOEUR
Envoyé le :  31/3/2008 13:10
Plume de soie
Inscrit le: 1/3/2008
De:
Envois: 140
Re: Les Montreurs
Il y a tellement à lire... et à découvrir...

Il y a trois mille ans, un écrivain biblique prit son roseau pour écrire :

"Á faire beaucoup de livre, il n'y a pas de fin"...

Cela est bien vrai, et pourtant, cela est un excellent moyen d'expression...



Merci de nous faire découvrir ce très beau poème.

Bau
LeCrapaud
Envoyé le :  31/3/2008 17:12
Modérateur
Inscrit le: 6/11/2007
De: Montréal
Envois: 1439
Re: Les Montreurs
Je ne sais pas si vous êtes en accord avec ce commentaire tiré d'un site (les corrigés.com).

Amitiés,
LeCrapaud


Charles Leconte de Lisle, l'un des poètes chef de file du Parnasse, de "l'Art pour l'Art", rédige les poèmes barbares entre 1862 et 1878. C'est le poème intitulé "Les Montreurs", véritable manifeste du poète Parnassien qui s'oppose violemment à la poésie lyrique, que nous allons étudier ici.

I.] La description
a.) Deux premiers vers : pourquoi l'animal n'est-il pas nommé ?
Pour permettre une généralisation
c'était évident pour l'époque, spectacle habituel dans les foires
effet de style qui pousse à la réflection
L'ours à la réputation d'être dangereux, l'auteur nous montre que l'homme est pire que l'ours
b.) Comment est construite la description ?
rythme croissant amplification
morne, meurtri, plein de poussière, la chaîne au coup, hurlant au chaud soleil d'été
triste abruti sale inconfort mauvais traitement emprisonnement
Des sonorités renforcent l'aspect horrible de la scène, la barbarie de l'évocation : [m] [r] [p] [ch]
c.) La fête foraine, le peuple
un spectacle grossier, rudimentaire plèbe connotation péjorative de la population
pitié grossière v6 mendier hébété v5 cynique plèbe carnassière v4 tréteaux banal v 13 histrions prostituées v14

II.] Vision de l'art
a.) le sens allégorique de la scène
l'ours = le poète qui dévoile ses sentiments pour plaire à la foule plus précisément le coeur ensanglanté du poète est comparé à l'ours
le public= les lecteurs qui aiment les poèmes larmoyants
b.) le refus de se compromettre, de s'avilir
L'auteur s'adresse aux poètes qui s'exhibent vers 3 et 7
dans tout le reste il s'adresse aux lecteurs
Insistance sur la deuxième personne occurrences, effets refus d'être comme ces gens mépris du public isolement anaphore du pronom je à la fin du poème
c.) la condamnation du public
l'auteur reproche au public sa grossièreté, sa stupidité, stérile ses oeuvres ne lui apporte rien, amusement superficiel qui n'entraîne aucune réflexion.
d.) Les risques encourus par le poète
3 verbes aux futur qui se montre intransigeant
tout en critiquant les poèmes lyriques le conte de Lisle se conduit de la même manière, emploi de je, il exprime ses sentiments


Ce poème peut donc être considéré comme une profession de foi le l'école Parnassienne


----------------
Saute crapaud, les chemins sont beaux,
En été y’a pas d’cahots,
L’hiver en bedaine, don daine,
L’été en buggy, don dé.


(Vieille chanson scoute)
LeCrapaud

Palmier
Envoyé le :  31/3/2008 17:32
Plume de platine
Inscrit le: 12/12/2005
De: Cévennes (France)
Envois: 2661
Re: Les Montreurs
Non. Pas d'accord du tout.

Mais ça n'engage que moi !!

Réduire ce sonnet à un manifeste parnassien me parait incongru, et trés réducteur !! Il a, pour moi, une portée bien plus large, et bien plus intérieure.

Voilà !

Amicalement

Alain


----------------
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Alain

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LChabry
Envoyé le :  31/3/2008 22:08
Plume de platine
Inscrit le: 13/12/2006
De: Planète Terre
Envois: 2150
Re: Les Montreurs
En tout cas, j'avais au lycée un prof de français qui nous a affirmé que "Les montreurs" avait été rédigé en réaction contre le romantisme en poésie (peut-être pas véritablement contre les plus grands, mais du moins contre certains romantiques mineurs de l'époque qui manifestaient plus ou moins bruyamment leurs états d'âme( Eric)).

En fait, il s'agit d'une métaphore filée du montreur d'ours qui symbolise le poète qui exhibe la partie la plus intime de lui.

Et la foule "carnassière" est friande et émoustillée à la vue du "coeur ensanglanté"...


A cette relecture, je ne puis m'empêcher de penser que :

- Si Leconte de Lisle avait vécu de nos jours, il aurait probablement, à mon humble petit avis, rédigé le même texte après avoir visionné des émissions de TV réalité (sur des chaînes que je ne puis citer ici...)

- Si l'auteur avait ensuite lu nos auteurs nombrilistes qui décrivent les sensations éprouvées en se ... CENSURE ...(pour éviter toute forme de grossièreté sur ce site) !!!!! (je cite pas d'auteurs mais je pense que vous voyez qui...), il aurait également écrit de même car il était sûrement opposé à toute forme de voyeurisme...


Et pour finir, je me permets de citer la "Beauté" de Baudelaire,, poème lui-aussi ô combien parnassien :

-"Je suis belle ô mortel comme un rêve de pierre"

-"je hais le mouvement qui déplace les lignes / Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris"


Et voilà, merci pour m'avoir permis de faire un petit tour de 20 ans en arrière en souvenir de plus ou moins brillantes études !!!


Lchabry
Palmier
Envoyé le :  1/4/2008 5:43
Plume de platine
Inscrit le: 12/12/2005
De: Cévennes (France)
Envois: 2661
Re: Les Montreurs
Tiens, je vais chercher et poster ici-même le sonnet Aux Modernes, du même poète !!


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Alain

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