Retraite
Je prends congé de vous, je vais goutter la mer
Ou y vivre peut être auprès d’une sirène
Vous m’avez épuisé par un travail amer
Et fait suer d’efforts à perdre mon haleine.
Votre scribe est venu me tendre l’arrêté
"Comprenez ma retraite ou fin de mon salaire"
Et vous osez en plus m’offrir une gaieté
Faussement arrosée après tant de galères.
Je ne peux refuser, étant poli, les vins
Que m’offrent mes collègues après compagnonnage
S’y mêle mon patron pour lire un discours vain
Un énarque élégant expert en papotage.
Buvez à ma santé ces verres derniers
Bossez encore un temps en attendant votre âge
De quitter la besogne et vos ateliers
Travailleurs miséreux vous le serez davantage.
Votre ample Compagnie ne fait que faux bilans
Entre sa banque et fisc sont tressées des intrigues
Ses chiffres ont la valeur d’un tract autocollant
Vos sueurs sont billets cotés par vos fatigues.
Retraités vous serez le bien d’un déficit
Travaillez plus longtemps pour engorger les caisses
Disent les députés que l’état félicite
Ployez sous le labeur pour qu’elles ne s’affaissent.
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Ecrire c'est dire silencieusement à ceux qui veulent vous écouter.
