Un vœu
Demain dès que l’aurore installe un nouveau jour
Et que tout s’éclaircit j’irai faire un grand tour
Dans mon pays rural, berceau de ma naissance
Voir ma grande tribu, plutôt sa descendance.
J’irai voir les tombeaux où dorment mes aïeux
Pour éclaircir un peu leur carré broussailleux
Quoique je n’aie hélas que vagues souvenances
De ce temps brumeux qui fut ma petite enfance.
Puis comme un inconnu, étrange passager
Qui frappe à toute porte et sans trop déranger
Je me présenterai comme une survivance
Ou un disparu dans une terrible errance.
J’espère retrouver mes amis les bergers
Les uns ont mon âge et les autres moins âgés
Ceux-là , j’en suis certain, je vis dans leurs mémoires
Ils ne sauraient oublier notre si folle histoire.
Demain dès que l’aurore installe un nouveau jour
Et que tout s’éclaircit j’irai faire un grand tour
Réciter ce verset sans aucune amertume
Chez-nous, c’est comme un vœu, une noble coutume :
J’ai vécu loin de vous, je suis parti enfant
Je reviens usé et je me sens souffrant
Réservez-moi un creux près de mes ancêtres
Je veux dormir en paix dans cet endroit champêtre.
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Ecrire c'est dire silencieusement à ceux qui veulent vous écouter.