Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
109 utilisateur(s) en ligne (dont 83 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 0
Invité(s): 109

plus...
Choisissez
une un peu moins "vieille" alors avec on amour
Hébergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Contes et nouvelles (seuls les textes personnels sont admis)
     Une vie, ma vie... (Vonus suite )
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
momolemarin
Envoyé le :  24/2/2024 2:08
Plume d'or
Inscrit le: 15/8/2010
De: Orléans
Envois: 1597
Une vie, ma vie... (Vonus suite )

Mémé, super mamie

Arrière grand-mère
A soixante et un ans, j'ai la chance d'avoir encore ma mère. Si l'on peut appeler chance le fait qu'elle soit encore en vie certes, mais dans quelles conditions!
Ma mère est née en 1913, à Chabris, dans l'Indre. De père cultivateur et de mère au foyer. Fille unique, son père, lorsqu'elle n'avait pas quatre ans se tua dans un accident Une charrette pleine se foin se retourna sur lui. ïï mourut sur le coup,
Sa mère se remaria assez vite avec un homme qui de son coté, avait une fille un peu plus âgée que la sienne. Les deux petites s'élevèrent ensemble.
Clémentine, la fille du second mari de ma grand-mère est donc ma tante. Aux dernières nouvelles, elle vit encore. Elle est âgée de 93 ans.
Adeline, ma, maman, se maria à 23 ans, en 1932. En 38, le premier de ses trois enfants, Alain, vit le jour.
Il connut donc la dernière guerre. A se sujet, ma mère me racontait que pendant l'exode, le petit Alain âgé de deux ans seulement revenait de loin. En effet, installé sur le vélo de son père, tous parcouraient les routes pour rejoindre la ligne de démarcation. Le cortège de civils fut arrêté par des allemands en fuite et furent dévalisés du peu de bien qu'ils transportaient avec eux. Deux soldats s'approchèrent de mes parents et l'un deux, le plus jeune, désignant le vélo, fit comprendre qu'il le désirait. Ma mère affolée pour son fils se mit à trembler pendant que le père essayait de parlementer. Peine perdue, l'autre n'en démordait pas et il pointa son fusil sur la tempe de mon père,
C'est alors que le deuxième soldat qui n'avait pas encore parlé depuis le début de la scène dit quelque chose de bref à son compagnon qui du coup devint plus pacifique envers mes parents qu'il laissa tranquille. Ce fut le seul incident de toute leur fuite.
Par la suite, ma mère déchanta très vite de son mariage. La belle-mère qui vivait avec le couple ne se privait pas de commander sa bru, et ne lui laissait guère le temps de se reposer.
Loin de supporter cette vie, elle tomba malade. En deux ans de mariage, elle perdit 12 kg, tant et si bien que le médecin de famille, loin de connaître les vraies raisons crut que ma mère était atteinte de tuberculose, fléau malheureusement à la mode à cette époque.
Avec un traitement de choc, elle se remit petit à petit sur pied mais, comme son mari désirait d'autres enfante, elle se jura de se les faire faire par un autre.
Mon deuxième frère, Robert, est né en 1942.
Pour mes vingt et un ans, ma mère me prit sur ses genoux et, comme dans la chanson de Sacha Distel, elle m'avoua que; "Ton père n 'est pas ton père, mais ton père ne le sait pas'".
Pour mon frère Robert, elle soutient que c'est également le même père que moi, sans en être vraiment sûre à cent pour cent.
Le mari de ma mère mourut à soixante dix ans, en 1979. Il connut ma femme, mais n'eut pas le temps de la voir enceinte de nos jumeaux.
Jamais je ne sus s'il savait qu'il n'était pas mon père. Une fois pourtant, na mère crut bien qu'il avait des doutes.
A dix sept ans, je faisais ma troisième année d'internat au collège de Montmirault De La Ferté St Aubin, il fallait que je passe par Paris pour reprendre ensuite un train de banlieue jusqu'à La Ferté Allais, la gare la plus proche du collège.
Faire tout cela seul, mon père n'en revenait pas. Lui qui n'était pas allé plus loin que chez son beau-frère, à Chabrîs, distant de cent kilomètres, et en vélomoteur. Alors, vous pensez, Paris... il en parla à ma mère un jour, disant que son Maurice ne pouvait pas être de lui, car il le trouvait beaucoup trop malin et débrouillard.
Plus tard pourtant, il fut content que ce même Maurice parcourut trois fois le monde, tout seul ou presque.
Allez savoir ce qu'il pensait de moi. En tout cas, il n'embêta plus ma mère sur sa soi-disant paternité à mon égard.
Quand il décéda, j'habitais Orléans. Ma mère me téléphona en fin de matinée. Entre midi et la réouverture de mon magasin, je me rendis à La Ferté pour le voir sur son lit de mort avant sa mise en bière.
Aucune tristesse ne me parcourut. Pendant près de trente ans, ma mère n'arrêtait pas de me dire toutes les peines qu'elle avait eu à supporter avec cet homme. Je n'allais pas m'écrouler de chagrin.
D'ailleurs, pour en revenir à mes vingt et un ans, quand enfin ma mère osa dire la vérité sur mes origines, je ne fus absolument pas surpris. Je n'avais jamais été vraiment attiré par cet homme, comme si mon subconscient avait deviné.
Ma mère donc se trouva seule dans sa grande demeure Tous les dimanches nous allions la voir et passer l'après-midi avec elle.
Un beau jour, elle me fit part de ses inquiétudes de rester seule dans cette maison.
Je n'attendais que cela car je ne voulais pas la placer sans qu'elle m'en fasse la demande. Les autres frères n'auraient pas manqué de me le reprocher.
Je fis toutes les démarches pour lui trouver un foyer logement sur Orléans. Elle ne voulait absolument pas entendre parier de maison de retraite, car toutes ses amies étaient décédées dans ces endroits.
Dans son petit foyer, elle y passa trois ans, mais bientôt elle ne put rester seule. Son état général se dégradait, elle marchait avec difficulté.
Je dus me résoudre à faire une demande pour une maison de retraite médicalisée. Elle y entra à quatre vingt huit ans. A quatre vingt douze ans en février 2005, elle y est toujours. Avec des perfusions tous les jours pour éviter la déshydratation certes mais elle ne dit pas qu'elle veut quitter ce inonde.
Cramponne toi à la vie mémé, nous avons encore besoin de toi. Gaston, le quatrième G de notre Céline ne t'a pas encore vu. II serait si heureux de voir son arrière grand mamie. Fais lui ce plaisir reste encore un peu avec nous!
Grand-mère nous quitta en novembre2006. Paix à son âme.
Sybilla
Envoyé le :  29/2/2024 3:42
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95520
Re: Une vie, ma vie... (Vonus suite )
Bonjour mon oncle Maurice,

Très beau récit émouvant !



Belle journée mon oncle Maurice !
Prends bien soin de toi
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster