- "Je suis de mon enfance comme d'un pays" (St Exupéry)
C'est une enfance d'après-guerre
Dans un village au nord de France
Vécue au rythme de la terre
De la nature et sa mouvance
Sous un arbre, une balançoire
La petite fille qui s'élance
Chante au ciel tout son répertoire
Voix si claire dans le silence
Les champs de blé dansent au vent
Comme la mer, vagues sur l'onde
Elle s'est endormie en rêvant
Parmi sa chevelure blonde
Avec ses soeurs, les courses folles
Cachées dans les meules de foin
Long chemin qui mène à l'école
Les cahiers remplis avec soin
Ces petites fées qu'elle habille
En guirlandes de liserons
Parures champêtres et jonquilles
Les genoux saignant aux buissons
Elle a trouvé, dans les sous-bois
Les toutes premières violettes
Pour sa maman, le coeur en joie
Elle y a joint des pâquerettes
Interminables jours d'hiver
La lecture est son seul bonheur
Tous les chemins sont recouverts
La neige a emporté les fleurs
Près de ses parents protecteurs
L'époque n'est pas aux effusions
Ni démonstrations, en pudeur
Et l'on enfouit ses émotions
Naissent et meurent les doux agneaux
Premiers chagrins et impuissance
Ils enseignent, les animaux
De cette vie l'impermanence
Loin de nous, elle semble austère
C'est une enfance d'après-guerre
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Ouvrez l'oreille, chaque mot possède un coeur qui bouge. (Nimier)
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