Elles dansaient tout autour,
Dans un bruit frénétique et sourd,
Sur son crépu et sanglant visage,
Lui qui n'a connu qu'une vie de pâturage.
Bouillonnante nuée,
Sur son corps nu et,
Bourdonnantes de rage,
Elles cachent à jamais son image.
Elles se posaient souveraines,
Conquièrent les monts sans peine,
Et en un vrombissement,
Se retrouvèrent toutes en même temps,
Sur sa peau encore tiède.
C'est trop tard pour qu'on l'aide.Leurs ailes s'agitant,
Sur l'animal impuissant,
Comme dans un ballet moqueur,
Pour rendre hommage à l'horreur,
Elles jouent à ses oreilles,
Avec leur trompe vermeille,
La musique de leur bonheur ,
Du festin qu'on leurs offre.
Dégageant une odeur de soufre,
Depuis sa fin, la veille,
Il se décompose au soleil,
Mouvance de couleur,
Fluctuant avec la chaleur,
Du noir profond au rouge acier,
Ces tâches venant grêler,
Son corps torturé, qu'on remarque,
Du museau à la queue,
En passant par le cœur.
Recouvert de suceurs,
Qui explorent son cadavre,
Jusqu'aux recoins les plus grave,
Ces sinistres tréfonds,
Qui renferment les lamentations,
Et les affres de la mort.
Elles rentrent par les pores,
Se posent sur ses yeux,
Ont pris place en ces lieux,
Toujours plus nombreuses,
Viennent pondre leurs Å“ufs,
Le cycle naturel de la mouche,
Quand le torero fait mouche.
Il danse tout autour,
Dans un bruit frénétique et sourd,
Agitant de sa vie, debout, seul sur le sable,
Une cape, rouge, ridicule et indémodable,
Bouillonnante épée,
Bientôt sur son corps épais,
Bourdonnante de rage,
Elle va gâcher à jamais son image.
Il la lève souverain,
Conquière la foule de ses mains ,
Et en un vrombissement,
Se retrouve à couler le sang,
Sur sa peau dure et chaude.
C'est quand même trop tard pour qu'on l'aide.
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Écris encore, écris toujours et gave toi de plaisir à le faire comme à en apporter à celles, ceux qui te lisent. P. (B)