La pluie soudain toque à la fenêtre
Sur les carreaux froids meurt sa plainte
Sans cesse se répète et semble renaître
Ne laissant voir qu'une fluide empreinte
Où se lit toute la détresse du ciel
Parfois un éclair vrille l'espace
Suspendu dans cette obscurité diurne
Projetant des ombres telles des menaces
Sur les passants sombres et taciturnes
Qui à grands pas cherchent un abri providentiel
Un grondement sourd se fait entendre
Et roule longuement d'écho en écho
Au milieu des nuages couleur de cendres
Annonciateur d'on ne sait quel chaos
Au goût amer ressemblant à du fiel
L'eau ruisselle sur le pavé luisant
La pluie comme un opaque rideau liquide
Frappe le sol en grains transparents
Ébauche un ballet à la grâce sylphide
Ciel et terre unis dans une lune de miel
Puis les nuages nuancent leurs couleurs
Épuisés de pleurer de vider leurs larmes
Ils cessent d'exposer leur humide douleur
Au soleil ils rendent les armes
C'est ainsi que l'on vit s'élever l'arc en ciel.
Ruben.
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Pendant que l'on attend de vivre, la vie passe.
SÉNÈQUE.Ruben