Le peintre délaissé cachait ses yeux rougis
Sous un rayon de lune impavide et distante.
Le monde en sa folie adorait ses gâchis,
Aux parvis se tenait une foule haletante.
Sous un rayon de lune impavide et distante
L’artiste démuni rangeait tous ses pinceaux.
Aux parvis se tenait une foule haletante,
En douce indifférence et sans voir ses tableaux
L’artiste démuni rangeait tous ses pinceaux
Ressassant,désolé, les raisons de discorde.
En douce indifférence et sans voir ses tableaux
Les badauds papotaient d’une voix monocorde.
Ressassant, désolé, les raisons de discorde
Il lava, sans pitié, l’encre de ses dessins.
Les badauds papotaient d’une voix monocorde
Le foirail déchantait se groupant en essaims.
Il lava, sans pitié, l’encre de ses dessins
Sans plus se demander où partait la mémoire.
Le foirail déchantait se groupant en essaims
Pour jouer de concert en buvant au ciboire.
Sans plus se demander où partait la mémoire
Notre homme, délaissé, hissa haut le grand mât.
Pour jouer de concert en buvant au ciboire
Les compères sans phare ignoraient le frimas.
Notre homme, délaissé, hissa haut le grand mât
Y jetant par-dessus le plus grand de ses voiles.
Les compères sans phare ignoraient le frimas
N’observant surtout pas le pliage des toiles.
Y jetant par-dessus le plus grand de ses voiles
L’esthète, sans regrets, se sentit sans amis
N’observant surtout pas le pliage des toiles
Le peintre délaissé cachait ses yeux rougis.