Je me trouve si beau ! Je suis un insectule,
Un croisement falot : Insecte et homoncule
Le toupet dépeuplé, aire d’acrânnissage
Où la mouche épuisée, se pose sans ambages
Face et crâne aplatis où un nez prédomine
Héliotides pour l’ouïe et menton qui s’incline
Un bec de tortue qui me tient lieu de bouche
Un teint de peau chenu qui donne l’air farouche
Dessous, gros abdomen et quatre pattes grêles
Offrant avec peine un déplacement frêle,
Qui se vautre dans l’ombre et vit dans la moiteur,
Déchet parmi tant d’autres, en sus, la puanteur.
Un pâle toqué à l’âme terne,
Passant sa vie drapeau en berne,
Une grosse blatte à la chair flasque,
Chitine molle pour carapace.
J’ai ôté les miroirs des murs,
Certaines images sont des injures.
Alors, c’est sûr, elle ne m’aime pas,
Qui le pourrait, dans mon état ?
Je suis apparu au grand jour
Et j’ai imploré son amour.
Dieu ! Ce dégoût sur son visage !
Même être étron serait plus sage.
Alors le puant s’est sauvé,
Dans l’ombre il s’en est retourné
Un insectule ça ne pleure pas
Mais ça passe de vie à trépas
Larve farcie au désespoir
Bousier roulant un boulet noir
Je me jette en pleine lumière
Pour mettre un terme à ce calvaire
Badaud qui passes sur ce trottoir
Tu le feras sans même me voir.
N’hésite pas, piétine-moi !
Que je fasse tache une dernière fois.
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Nous aurions tous besoin d'être la merveille de quelqu'un d'autre.