Vous peindre
Vous me laissez rêveur, bien manier le pinceau
A porter vos couleurs et les hisser bien haut
Car mon Coeur, vous peindre, c'est immiscer le brame
Et dans ma vie, éteindre, et la peine et le drame
Vous êtes en Italien, au moins quatre saisons
Noyé par cet écrin, se meure ma raison
Vous m'envoûtez d'airains en vos rouges plastiques
Du tempo dans les reins, qui balancent, élastiques
Vous rayonnez sans fin, en début de tableau
Dans l'Alto, votre main, passant sous un chapeau
Vous emmêlez vos mèches, sous vos doigts, au printemps
Et mordez rose fraîche, serrée entre vos dents
Vous implorez le flot d'une ondée sensuelle
Mes couleurs, le faisceau, d'une Egypte éternelle
Sur vous je verse Idylle, de mon âme languissante
Sur vos dunes, le Nil, à l'écume pétillante
Alors je suis le lit, ce beau fleuve en été
Et je vogue, anobli, par vos immensités
Je me vois d'aventure, je bénis la fortune
Vibrer a l'embouchure sous un bouton de lune
Vous aimez que l'artiste, en vos intimités
Par petites touches fines, ravive vos Léthé
Un parfait violoniste promenant son archer
Qui, dans ses gammes, s'affine, de chaleurs en suées
Sur vos seuils d'automne, la poète saison
Vos bouquets y frissonnent, esthète fenaison
Je peins tous vos élans, de mes traits vers le ciel
Vos symphonies de vent, tous vos indiens Soleils
Plus la peinture avance en ses jardins d'hiver
Plus nous jetons semence d'un somptueux Ether
C'est un instant divin, ma plus belle fenêtre
Et mon coeur bat sans fin, vos plus beaux nus de maître
Anamorphose
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Je suis un cartésien désabusé : Je pense, donc je suis mais.... je m'en fous
La solitude aspire dès lors où nous aspirons à être solitaires