Adversaire d'Héraclite, Parménide soutient que l'être est Un et immuable et que le non-être n'est pas.




L'être et le non être



Il n'y a que deux voies pour la recherche,
La première, l'être est et il est impossible qu'il ne soit pas,
Il est le chemin auquel il faut se fier car c'est le chemin de la vérité franche,
La seconde, l'être n'est pas et le non-être est nécessaire pour le débat,
Il n'est qu'un sentier, je te le dit, où l'on ne trouve rien à quoi se fier,
Car on ne peut ni connaître ce qui n'est pas,
C'est impossible, ni l'énoncer en un discours,
Il faut dire et penser que l'être est,
Il est en effet l'être et le non-être n'est pas,
L'être est et tout nous montre qu'étant inengendré, un jour,
Il est aussi impérissable, car il est d'un seul bloc,
Inébranlable et sans fin, il ne fut ni ne sera jamais puisqu'il est maintenant,
Tout entier à la fois, Un, d'un seul tenant,
Quelle origine pourrait-on lui assigner ? comme celle d'un roc ?
Comment, d'où aurait-il pu venir à croître?
Tu ne peux ni dire ni penser que c'est à partir de ce qui n'est pas,
Car il est impossible de dire ou de penser comment l'être pourrait n'être pas,
Pour quelle nécessité, en effet, serait-il venu à être,
Ou plus tard ou plus tôt, s'il venait de rien et vers où?
Il est donc nécessaire qu'il soit absolument ou ne soit pas du tout.






Citoyen de la colonie ionienne d'Elée, il fut à l'origine de l'école des Eléates. De son poème il ne nous reste que quelques fragments obscurs.






Pour Parménide...

Lorsque sa vie à la fin s'éteindra,
Sous les flots, il nous survivra,
Où va t-il ? au pays des rêves superflus,
Il sait bien qu'ils n'existent pas, il les aime encore plus,
Et nous prendrons, pieux Héros comme lui, pour nous conduire,
Alors il élèvera, dans ses deux mains, la grande lyre.

Parfois, l'être aimant, aux terrasses nocturnes,
Venait baiser ses lèvres taciturnes,
Comme pour se persuader que peut-être,
Quelque part, Parménide est un non-être.

Will

Bonjour, très beau poème qui pousse à la réflexion et ça fait mal à la tête


Amicalement

C'est beau et j'aime beaucoup cette idée d'ancrer tes textes dans des fragments de notre passé philosophique. Vivement le prochain.

MERCI Takycard

En fait, je vais en profiter pour préciser mon processus d'écriture et mon intention

Le texte écrit en noir ce sont des bouts de phrase, quelques fois des bouts de paragraphe que j'ai pioché ou plutôt choisis dans l'œuvre de l'auteur, ici c'est Parménide (même si ce n'est pas vraiment ces propres mots, ces propres phrases, puisqu'on a d'eux, les philosophes antiques, seulement des traductions d'autres auteurs)
C'est avec cela que je construis le poème, tout en respectant sa pensée et sa chronologie de pensée et éviter les contresens quand j'insère un mot pour faire un vers par exemple.

Le texte en bleu ce sont mes commentaires et je finis toujours par ce que je ressens quand je l'ai lu.

j'espère que je n'ai pas avorter ton plaisir pour ce texte.


Merci Franck de ta lecture
Moi aussi des fois cela me donne des maux de tête





bonne soirée a vous deux

amicalement Will

merci pour ce joli partage