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Expéditeur Conversation
novella
Envoyé le :  14/3/2014 20:01
Inscrit le: 10/3/2014
De:
Envois: 9
Histoire de voir.

Charly, l’homme aveugle avançait doucement sur le trottoir de l’avenue. Le bruit de la circulation sur l’avenue était à la limite du supportable. Surtout pour lui qui avait son ouïe très développée depuis quelques années. Il était fatigué, abruti par le bruit, usé par la vie.

La vie qui lui avait prit la vue, il y avait une dizaine d’années, à la suite d’un accident de travail. Accident qui lui avait permit de toucher une petite pension qui lui servait à se loger chez madame Bensson.

- C’est la vie lui avait dit le toubib, je ne peux rien pour vous, vous resterez aveugle pour le reste de votre vie, aucun espoir de retrouver la vue. Il vous faut du courage et de la patience.

Ses phrases résonnent encore dans la tête de Charly.

Son espoir c’est Lucie. Bien sûr, il ne l’avait jamais vu, mais il l’imaginait.

Dans les trente-cinq ans, brune, les yeux marrons, pas mal foutue lui avait-elle dit.

Ils se rencontraient tous les jours, sauf le dimanche. Elle venait le retrouver une petite demi-heure sur un banc du square près de la statue.

Le square se trouvait pas très loin de chez madame Bensson où

Charly habitait ou plutĂ´t survivait.

Il jeta un coup d’œil sur sa montre. Bien sûr il ne voyait rien, mais il était fier d’avoir une montre, en plus c’était Lucie qui lui avait offert et chaque jour elle vérifiait qu’elle était bien à l’heure. Il l’avait remercié avec des larmes pleins les yeux.





Elle lui parlait de sa voix douce et chaude qui savait si bien le réconforter, le réchauffer quand il avait froid.

Il suffisait qu’il entende la voix de Lucie pour que son cœur se réchauffe.

Le mal de vivre cela donne froid, même quand il fait très chaud.

Charly était inquiet, c’était samedi et Lucie n’était pas à l’heure, il le sentait. Depuis plus de deux ans qu’ils se voyaient régulièrement, elle n’avait jamais été en retard ni manqué un rendez-vous. Sauf bien sûr quelques jours, il y a un an, quand elle a accouché de son bébé Sam.

Sam était son trésor, son amour comme elle disait. Sa joie de vivre, son gros bébé à elle toute seule. Le père ayant eu la bonne idée de disparaître dès qu’il avait apprit la grossesse de Lucie.

Charly vivait tous les jours les progrès de Sam grâce à Lucie.

Elle lui avait demandé d’être le parrain, pas officiellement bien sûr, mais quand même il n’en était pas peu fier, d’avoir un filleul.

Une voiture de police passa en faisant hurler sa sirène.

Charly se leva de son banc, il demanda à un homme qui passait de lui indiquer l’heure qui était inscrite sur sa montre.

- 15 heures dit l’homme en s’éloignant déjà.

« Il ne m’a même pas vu pensa Charly, merde de vie, que fait-elle à la fin. »

A 17 heures il décida de rentrer à la pension où il habitait. Madame Bensson l’attendait avec impatience.

- Mais oĂą Ă©tiez vous donc, vous ne rentrez jamais si tard.

- J’attendais Lucie, elle n’est pas venue. Madame Bensson serra

les lèvres, elle était avant tout une femme d’affaires, seule pour

elle l’argent comptait. Elle s’occupait de Charly mais en même temps celui-ci lui donnait toute sa pension. Il n’avait pas de gros besoins, quelques cigarettes, un verre de temps en temps, le reste allait directement dans les poches de madame Bensson.

- Charly, dit-elle d’une voix ferme. Lucie a eu un accident, elle s’est fait renverser par une voiture.





La tête de Charly se mit à bourdonner, il réussit à articuler.

- Elle est morte?

- Oui.

- Et Sam?

- Sam n’a rien, il n’était pas avec elle.

Charly sans un mot quitta la pièce et monta dans sa chambre en pensant “ Pauvre Sam ”.Plus personne pour s’occuper de lui, que va t’il devenir pauvre petit bonhomme, mais moi que puis-je faire pour lui ?

Il appuya sur la sonnette qui le reliait Ă  madame Bensson.

Celle ci entra peu après.

- Que veux-tu Charly?

- Sam questionna t’il, personne ne va s’en occuper?

- Vous me prenez pour la sainte vierge ou quoi?

- Non hélas dit Charly en pleurant.

- Alors arrĂŞtez de rĂŞver.

Elle sortit en claquant la porte.

Le lendemain, elle découvrit Charly pendu à la seule poutre que possédait la chambre.
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