Une nuit qui s’achève
Et le jour se relève.
Dans la lumière beige,
Le soleil se protège,
Sous un ciel de brouillard
Qui s’étale au hasard…
Le blanc sur le bois pèse,
Et ces manteaux de neige
Deviennent Ă©tuis de glace
Au fil des heures qui passent.
DĂ©jĂ une semaine
Que l’hiver nous malmène,
Que dans la ville traîne
Des ambiances d’avant,
Quand nous Ă©tions enfants,
Avançant hésitants,
En lissant nos semelles
Sur les trottoirs qui gèlent.
La rumeur est aphone,
Même les téléphones
Semblent bien moins sonner,
Par les hommes oubliés,
Quand ils sont Ă rĂŞver
De boules Ă jeter,
Sur les passants pressés
Qui vont le dos courbé…
La fontaine a figé,
Mouvement arrêté,
Son mince filet de verre,
De l’eau qui désespère.
Et les oiseaux bouffis,
Sautillent un peu transis,
Piaillant Ă petits cris,
Ils recherchent en vain
A faire taire leur faim.
Aux fenêtres givrées,
Restent comme gravées,
Des étoiles araignées,
Des grilles refermées
Sur les intimités…
Les contours Ă©quivoques
Parfois les doutes convoquent,
De ces incertitudes
Rayant les certitudes…
Et c’est par habitude
Qu’on suit la multitude…
Mais déjà il est l’heure
De penser au labeur,
Je vais là sur mon cœur,
Ranger tous ces bonheurs
En boule de douceur,
Pour des matins sans peur…
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Françoise Pédel Picard