La caverne de l'errance
Dédié à Abdellah Elmannani
Ce fut dans la caverne de l'errance
Que tu effleuras de par les contes
Les sourcils d'Agadir
Et tu fis que Tafraout
Enfante parmi les chaos granitiques des espèces
Lâche prise de la mémoire
Le monde de l'oubli
Et la porte des toiles du livre
Dicte-lui l'ultime vocable
Qu'il le tonde
Et dis à la tombe
Non
Jamais tu ne seras vie seconde
Ce fut dans la caverne de l'errance
Que tu fus pousse qui verdit
Et tu embellis le terroir
Avec l'or de l'écriture
Et tu accompagnas le rêve de l'oiseau errant
Vous écrivites alors d'avec la larme
Une frange pour Tafraout
Parle Khaïr-Eddine
Quel chant fut siffloté à la pluie
Pour qu'elle refuse la terre
Quelle mariée t'abandonna
Lorsque gémit la terre
Dans quel grenier fortifié se cacha-t-elle
Et y devint l'arbre choyé par les oiseaux
Ou l'ogresse qui dévora ses mômes ?
Ce fut de la caverne de l'errance
Que s'échappa le fifrelin aux témoins
Et leur ravit le témoignage
De l'Histoire
Vers le pays des lumières
Délaissant Tafraout aux ténèbres
Et le rocher assoiffé de l'interrogation
Le cri de l'écriture équivaut-il
Celui de ta première prière?
Non
Dis-le encore une fois à la tombe
Jamais tu ne seras vie seconde
Ce fut de la caverne de l'errance
Vers les champs
Que coulèrent les vagues
De la nostalgie
Pour être remède aux plaies
Pour être aussi des nuages
Que tu monteras si tu veux
Pour offrir à l'ombre son droit
Pour offrir la plume à la terre
Afin qu'elle y plante la graine
Qui aura horreur de l'errance
Voire si tous les greniers s'écroulent
Et disent à la tombe
Non
Jamais le terroir ne sera
Vie seconde
Farid
NB:
Poème extrait du recueil "Uraw n umtta" intitulé (Ifri uzwag)de Abdellah Elmannani et traduit de Tamazight par Farid Mohamed Zalhoud
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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet
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